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Pour une Grande Sécu : l’alternative progressiste à l’austérité sanitaire de Bayrou et Vautrin

Pour une Grande Sécu : l’alternative progressiste à l’austérité sanitaire de Bayrou et Vautrin

Alors que le gouvernement poursuit sa politique d’austérité sanitaire avec cynisme — annonçant notamment 1,7 milliard d’euros d’économies sur la santé en 2025 — il est urgent de remettre sur la table une ambition historique : une Sécurité sociale intégrale. Portée depuis des années par Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise, la "Grande Sécu" (scénario 3 du HCAAM) constitue aujourd’hui l’alternative la plus concrète pour sortir de l’apartheid sanitaire et garantir enfin l’égalité réelle d’accès aux soins. Loin d’être une utopie, ce modèle solidaire et universel est à portée de main. 

Notre article. 


Le scénario 3 : une révolution silencieuse pour l’égalité

Le scénario 3 du HCAAM propose une augmentation des taux de remboursement de la Sécurité sociale, une approche radicale qui consiste à mettre fin au ticket modérateur et à faire de la Sécu le pilier unique de notre protection santé. Concrètement, cela signifie des soins essentiels remboursés à 100%, éliminant les inégalités criantes créées par les complémentaires santé privées.


Ce projet de "Grande Sécu", c’est le retour aux valeurs fondatrices de 1945, lorsque la France a choisi la solidarité plutôt que l’individualisme. 

Ce modèle serait déjà plus équitable que le système actuel. 

Dans le scénario 3 du HCAAM, une part importante du financement de la santé basculerait vers la Sécurité sociale, via des cotisations obligatoires calculées selon les revenus. Cela limiterait le rôle des complémentaires santé à des prestations non essentielles (confort, dépassements d’honoraires...), remplaçant un système d’assurance privée souvent inégalitaire — où les cotisations sont peu ou pas liées aux revenus — par un financement plus juste, solidaire et lisible.

Dès 2017, Jean-Luc Mélenchon plaidait déjà pour une "Sécurité sociale intégrale", en rupture avec le modèle fragmenté actuel. Le programme de la France Insoumise (cf. livret santé, point 3.4) développe cette vision d’un 100 % Sécu, garantissant que tous les soins prescrits soient entièrement pris en charge.

L’hypocrisie gouvernementale : économiser sur le dos des malades

Pendant que François Bayrou et le gouvernement annoncent une "mobilisation" de 700 millions d’euros pour l’hôpital et le médico-social, il s’agit en réalité de coupes budgétaires dissimulées sous un langage technocratique.

Sous ce terme flou de "médico-social", le gouvernement vise sans doute les politiques de soutien à l’autonomie, telles que les aides humaines, l’accompagnement à domicile, l’adaptation des logements, ou la compensation du handicap. Autrement dit, ce sont les dispositifs qui permettent aux personnes de vivre dignement chez elles, dans la société, qui risquent d’être sacrifiés.

À rebours de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées, ces orientations renforcent la dépendance aux institutions spécialisées au lieu de promouvoir l’inclusion dans la société, comme le défend la France Insoumise. 

Ce choix budgétaire aggrave donc les atteintes à l’autonomie, au lieu de renforcer la dignité et les droits des personnes concernées.

 

La Grande Sécu : une solution progressiste et financièrement viable

Le gouvernement justifie l’abandon du scénario 3 par son supposé coût. Pourtant, les chiffres racontent une toute autre histoire. Aujourd’hui, les Français paient au prix fort un système fragmenté : mutuelles hors de prix, tickets modérateurs injustes, dépassements d’honoraires arbitraires… Un empilement de frais qui transforme le droit à la santé en luxe pour beaucoup, et en fardeau pour les plus précaires.

Le scénario de la Grande Sécu permettrait une simplification massive du système et une économie structurelle. Selon le rapport du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM), la suppression des complémentaires santé permettrait d’économiser à court terme environ 5 milliards d’euros en frais de gestion, soit trois fois plus que les 1,7 milliard d’économies imposées par le gouvernement en 2025.

En effet, le traitement des dépenses de santé par les assurances privées coûte beaucoup plus cher :

Frais de gestion des complémentaires santé : 19 à 27 %,

Contre moins de 5 % pour la Sécurité sociale (source : DREES 2021).


Autrement dit, le système privé est jusqu’à 7 fois moins efficient pour faire la même chose en moins bien. Cette inefficacité structurelle alourdit la facture sans améliorer l’accès aux soins.

Et pour les assurés ?
Dans le cadre du scénario 3, la suppression partielle du rôle des complémentaires serait compensée par une hausse progressive des cotisations obligatoires, calculée selon les revenus, mais avec un reste à charge quasi nul pour les soins essentiels.

La France insoumise, elle, propose d’aller au bout de cette logique.

 

Mettre fin à l’apartheid sanitaire

Le système actuel crée un véritable apartheid sanitaire. 

D’un côté, celles et ceux qui peuvent se payer une bonne mutuelle ; de l’autre, des millions de personnes qui renoncent aux soins ou s’endettent pour se soigner. Ce modèle est socialement brutal et républicainement indigne.
Avec la Grande Sécu telle que définie dans le scénario 3 du HCAAM, les complémentaires santé seraient cantonnées à un rôle limité : couvrir certains soins de confort, les dépassements d’honoraires ou des prestations non essentielles. 

Mais La France insoumise va plus loin. 

Elle défend une Sécurité sociale intégrale, où tous les soins prescrits sont remboursés à 100 %, rendant les complémentaires santé totalement inutiles. Comme l’indique son programme : « Instaurer une sécurité sociale intégrale remboursant à 100 % les soins prescrits. [...] Supprimer les complémentaires santé : leur rôle serait rendu inutile. » (source : livret santé, point 3.4).

C’est là une rupture franche avec un système à deux vitesses. 

En supprimant les restes à charge et les mutuelles, ce modèle garantit une véritable égalité de traitement, quels que soient les revenus ou le statut social. C’est la solution la plus cohérente, la plus juste et la plus ambitieuse pour faire de l’accès aux soins un droit réel, et non un privilège.

 

Un choix de civilisation

Face aux 1,7 milliard d’euros d’économies imposées par Catherine Vautrin, il convient d'opposer une vision humaine, solidaire, progressiste. Là où le gouvernement voit des « charges », il y a en réalité des droits fondamentaux.

Là où il applique des coupes comptables, il faut défendre une logique de protection collective et de bien commun.

Le gouvernement brandit aujourd’hui le spectre d’un déficit de 41 milliards d’euros d’ici 2030 pour justifier ces reculs. 

Mais ce déficit n’a rien de naturel : il est le résultat de choix politiques. Depuis des années, les gouvernements successifs ont multiplié les exonérations de cotisations sociales, notamment pour les grandes entreprises et les plus riches, sans compensation intégrale par l’État. 

Ils ont organisé le sous-financement chronique de la Sécurité sociale, refusé de mobiliser de nouvelles recettes sur les dividendes, les hauts revenus ou les grandes fortunes.

Le déficit est donc une construction idéologique, utilisée comme prétexte pour démanteler silencieusement le système solidaire conquis par les luttes. C’est pourquoi le débat sur la "Grande Sécu" ne peut pas se limiter à une querelle technocratique : c’est un choix de société, une décision politique majeure.
Souhaitons-nous une société où l’accès aux soins dépend de notre feuille de paie ou de notre assureur ? 

Ou une société où la santé est un droit universel garanti par la République, à égalité pour toutes et tous ?

Il est temps de choisir

La Grande Sécu, défendue par Jean-Luc Mélenchon dès 2017, portée par La France insoumise, et validée techniquement par le HCAAM, n’est pas une utopie. C’est une alternative crédible, solidaire et économiquement soutenable. Elle affirme une chose simple mais fondamentale : la santé n’est pas une marchandise, mais un droit universel, que la République doit garantir pleinement.

Alors que François Bayrou, Catherine Vautrin et le gouvernement poursuivent le démantèlement des services publics au nom d’une rigueur sans vision, nous proposons une autre voie. Une voie de solidarité, de dignité, de progrès humain.

Car choisir la Grande Sécu, c’est aussi ouvrir la porte à d’autres réformes courageuses : le retour de l’impôt sur la fortune, une fiscalité réellement redistributive, l’accessibilité universelle pour les personnes en situation de handicap, ou encore un plan massif pour l’hôpital public.

Il ne manque qu’une chose : le courage politique de rompre avec le renoncement.
Face aux reculs sociaux programmés, l’heure est venue d’un vrai tournant solidaire.
Notre santé, notre dignité, notre bien commun valent infiniment plus que des équilibres comptables tronqués.

SOURCES


https://t.co/rzDzGGjnWO

https://www.securite-sociale.fr/home/hcaam/zone-main-content/rapports-et-avis-1/rapport-du-hcaam-quatre-scenario.html

https://www.humanite.fr/politique/jean-luc-melenchon/jean-luc-melenchon-plaide-pour-une-securite-sociale-integrale

https://programme.lafranceinsoumise.fr/livrets/sante/#elementor-toc__heading-anchor-6 



Commentaires

  1. Vivement la grande sécurité sociale, vivement 2027 que JLM et la FI nous mettent tout ça en place

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