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Transidentité et autisme : cet acharnement doit cesser !

 

Transidentité et autisme : le NHS et la Cour suprême, sous influence trumpiste, s’acharnent sur les jeunes trans et autistes

By TRC

C’est une croisade sans relâche contre les minorités de genre et neurodivergentes. 

Le National Health Service (NHS) britannique impose un dépistage systématique de l’autisme à tous les enfants et jeunes trans consultant les cliniques de genre, sous le prétexte fallacieux du rapport Cass. 

Cette mesure, relayée par The Telegraph et des groupes comme l’Observatoire de la Petite Sirène, s’aligne sur la décision de la Cour suprême britannique, qui a statué qu’une femme se définit par son sexe biologique, excluant les femmes trans de la définition légale [1]. 

En France, une vague transphobe et anti-autiste gagne du terrain, portée par des discours réactionnaires et des pratiques médicales rétrogrades. 

Face aux thérapies de conversion, à la psychanalyse toxique et aux relents trumpistes, la résistance s’organise. Décryptage d’une offensive liberticide et des périls qu’elle engendre.

Une pathologisation éhontée des identités trans et autistes

Le NHS prétend « clarifier » les questionnements de genre en soumettant les jeunes trans à un dépistage obligatoire de l’autisme. Balivernes ! Les études confirment que les personnes trans sont trois à six fois plus susceptibles d’être autistes [2], mais ce n’est pas une pathologie à éradiquer. John Strang, expert du Gender and Autism Program, explique que les personnes autistes, moins attachées aux normes sociales oppressives, explorent leur genre avec plus de liberté [2]. 

Le Planning Familial souligne que  "les personnes autistes peuvent avoir une perception moins binaire du genre, ce qui les rend plus susceptibles de s’identifier comme trans ou non-binaires" [3]. 

Le NHS, lui, instrumentalise cette corrélation pour pathologiser des identités légitimes.

Ce dépistage systématique risque de surmédicaliser des expériences banales. L’adolescence est un temps de questionnement, et tous les jeunes trans ne sont pas autistes !

En imposant cette grille, le NHS fabrique du surdiagnostic, transformant des différences en troubles. 

Le rapport Cass, brandi comme un totem, est critiqué pour ses biais méthodologiques et son instrumentalisation par les anti-trans [4]. Résultat : les soins d’affirmation de genre, déjà rares, deviennent un parcours du combattant, renforçant la suspicion envers les jeunes trans et autistes.

En France, une vague transphobe et anti-autiste menace les droits

La France est contaminée par cette croisade. 

Des groupes comme l’Observatoire de la Petite Sirène, relayés par L’Express [5] et Le Point [6], militent pour limiter les transitions médicales des mineurs, accusant les réseaux sociaux d’«influencer» les jeunes, en particulier les autistes. 

Ces discours, importés du Royaume-Uni et des États-Unis, gagnent du terrain. En février 2024, un rapport sénatorial a proposé d’encadrer strictement les transitions médicales pour les mineurs, sous prétexte de « protection » [7]. 

Une tribune du Réseau Santé Trans dénonce ces attaques : « Face à la vague transphobe, la Haute Autorité de santé doit protéger les mineurs en garantissant un accès précoce aux soins d’affirmation de genre » [8].

Les obstacles sont déjà criants

Le rapport de la HAS sur la santé des personnes trans révèle que « les délais d’accès aux soins, pouvant atteindre plusieurs années, aggravent la détresse psychologique des jeunes trans » [9]. Transat, association basée à Marseille et Avignon, alerte : « Un grand nombre de médecins, notamment psychiatres, continue de penser que [la transidentité] est une pathologie, exigeant des attestations ou un suivi psychiatrique pour accéder aux soins » [10]. 

Ces pratiques, dénoncées comme humiliantes, touchent particulièrement les jeunes autistes, doublement stigmatisés par des préjugés sur leur capacité à comprendre leur identité [11].

Les thérapies de conversion et la psychanalyse : une violence institutionnalisée

Cette offensive s’accompagne d’un retour des thérapies de conversion, visant à «corriger» les identités trans ou homosexuelles. 

L’Insoumission dénonce leurs ravages : «Ces pratiques, souvent déguisées sous des habits pseudo-scientifiques, brisent des vies » [12]. 

Aux États-Unis, des cliniques évangéliques, soutenues par des figures trumpistes, associent autisme et transidentité à des « troubles » à guérir [12]. 

Au Royaume-Uni, des thérapeutes proposent des « accompagnements » pour « réconcilier » les jeunes trans avec leur sexe assigné [2].

En France, la psychanalyse aggrave le problème

Certains praticiens, s’appuyant sur des théories freudiennes obsolètes, interprètent la transidentité comme un « délire » ou un « conflit œdipien » [12]. 

Transat rapporte que «la plupart des psychiatres, non sensibilisés, véhiculent des préjugés et des stéréotypes de genre, causant des dommages psychologiques» [10]. 

Une étude montre que 20 % des jeunes trans en France ont été confrontés à des discours psychanalytiques dissuasifs, augmentant les risques de dépression et de suicide [13]. 

Ces pratiques, flirtant avec les thérapies de conversion, sont une violence institutionnalisée contre les jeunes trans et autistes.

Le trumpisme et la Cour suprême : une croisade réactionnaire

Le trumpisme, avec sa rhétorique anti-woke, irrigue cette offensive. Depuis 2016, des figures comme Robert F. Kennedy Jr. popularisent l’idée que la transidentité serait une « mode » liée à des facteurs neurodéveloppementaux, comme l’autisme [12]. 

Ces théories, démontées par la science, ont traversé l’Atlantique. The Telegraph reprend ces narratifs, dépeignant les jeunes trans comme victimes d’une «idéologie de genre» [2]. 

La décision de la Cour suprême, qui définit une femme par son sexe biologique [1], s’inscrit dans cette mouvance. 

En excluant les femmes trans de la définition légale sous la loi sur l’égalité de 2010, elle renforce une vision binaire et essentialiste, soutenue par des groupes comme For Women Scotland et J.K. Rowling [1].


Cette décision fait écho aux lois anti-trans des États républicains, où les soins de transition pour les mineurs sont interdits [12]. 

Le rapport Cass, avec ses restrictions sur les bloqueurs de puberté, et le dépistage du NHS participent du même climat de moral panic, où les personnes trans et autistes sont doublement stigmatisées, leurs identités réduites à des «anomalies» à contrôler.

Une double stigmatisation : transphobie et capacitisme

Sociologiquement, ces mesures fabriquent une double stigmatisation

Les jeunes trans et autistes subissent une «stigmatisation croisée», où leurs identités sont combinées pour justifier une surveillance accrue [6]. 

Le NHS insinue que les identités trans des personnes autistes sont suspectes, renforçant les préjugés capacitistes sur leurs difficultés présumées à comprendre leur genre. 

Comme le note CLE-Autistes, « les personnes autistes sont souvent infantilisées, leurs choix invalidés sous prétexte de ‘vulnérabilité’ » [14].

La Cour suprême, en niant la reconnaissance légale des femmes trans, relègue les personnes trans à une citoyenneté de seconde zone [1].

Les réseaux sociaux, accusés d’«influencer» les jeunes, sont un bouc émissaire. 

Pourtant, Transat souligne que ces espaces permettent aux personnes trans de «partager leur vécu dans un espace sûr et confidentiel» [15]. 

Le Planning Familial ajoute que «les communautés en ligne offrent un soutien crucial aux jeunes autistes et trans, souvent isolés» [3]. 

En les diabolisant, le NHS et ses relais s’attaquent aux solidarités qui émancipent les jeunes des normes cisnormatives et neurotypiques.

Les dangers : un désastre pour la santé et les droits

Les conséquences sont alarmantes. 

En Angleterre, la politique du NHS dissuade les jeunes de consulter, par peur d’être étiquetés comme « autistes » ou soumis à des thérapies coercitives. La crainte d'être fiché et de subir des thérapies contre son gré rappelle des périodes noires de notre histoire européenne. 

La décision de la Cour suprême expose les femmes trans à des discriminations dans les espaces non mixtes, augmentant les risques de violences [1]. 

En France, les délais d’accès aux soins, pouvant atteindre trois ans, aggravent la détresse psychologique [9]. 

Une étude montre que les jeunes trans ayant un accès précoce aux soins d’affirmation de genre présentent une santé mentale « normale et stable », contrairement à ceux confrontés à des obstacles [16].

Les discours anti-autistes, amplifiés par des médias relayant des stéréotypes sur les « faux autistes » [17], aggravent la stigmatisation. 

Une discussion sur Reddit alerte sur « une montée de l’anti-autisme dans les médias, associant autisme et transidentité à des ‘dangers’ » [18]. 

Ces narratifs, couplés aux thérapies de conversion et aux approches psychanalytiques, brisent des vies, en particulier celles des jeunes autistes, vulnérables aux discours invalidants [12]. Enfin, ces mesures torpillent les avancées des mouvements neurodivergents, qui revendiquent l’autisme comme une différence, pas une pathologie [19].

Résistons : pour une médecine et un droit émancipateurs

Face à cette offensive, la riposte doit être massive. Les associations anglaises exigent l’arrêt de la politique du NHS et de toute restriction des droits trans, ainsi qu’une prise en charge respectueuse des jeunes : des soins rapides, non directifs, et centrés sur l’autonomie. Nous les soutenons dans cette démarche.

Les thérapies de conversion, y compris leurs avatars psychanalytiques, doivent être bannies, et les professionnels formés pour déconstruire leurs biais transphobes et capacitistes. 

Transat appelle à «sensibiliser le public à la question de la transidentité» et à «lutter contre la transphobie » [20], messages que nous devons, également, amplifier.

En France, nous appelons à la vigilance face aux offensives de l’Observatoire de la Petite Sirène, des sénateurs transphobes et de toutes les dérives capacitistes ou eugénistes.

Nous interpellons le gouvernement : cessera-t-il de fermer les yeux sur cette vague anti-trans et anti-autiste ? 

Nous en appelons aux mouvements trans, neurodivergents, aux collectifs comme Fransgenre et Trajectoires Jeunes Trans, aux médias progressistes comme L’Insoumission. 

Amplifions les voix des premier·es concerné·es, dénonçons les dérives du NHS, de la Cour suprême et de leurs clones français. 

Mobilisons-nous pour un monde où l’identité de chacun·e est respectée, sans suspicion ni répression. 

La lutte pour les droits trans et autistes est la lutte de tou·te·s !

Signez la pétition européenne pour défendre les droits des personnes trans et intersexes : https://eci.ec.europa.eu/043/public/


Sources :

[1] Euronews, 16 avril 2025 : https://fr.euronews.com/2025/04/16/royaume-uni-selon-la-cour-supreme-une-femme-se-definit-par-son-sexe-biologique-et-non-sur- 
[2] Them.us, 2025 : https://www.them.us/story/nhs-plans-to-screen-trans-youth-for-autism
[3] Planning Familial, 2019 : https://www.planning-familial.org/sites/default/files/2019-04/2019_04_Brochure_autisme_trans_PF.pdf
[4] Ground News, 2024 : https://ground.news/article/critiques-of-the-cass-report-bias-and-methodological-flaws
[5] L’Express, 2024
[6] Le Point, 2024
[7] Le Monde, 7 février 2024
[8] Réseau Santé Trans, 14 janvier 2025 : https://reseausantetrans.fr/2025/01/14/tribune-jeunes-trans-la-haute-autorite-de-sante-se-doit-de-proteger-les-mineurs-des-attaques-transphobes/
[9] HAS, 2022 : https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_sante_des_personnes_trans_2022.pdf
[10] Transat : https://transat-asso.fr/comprendre-les-transidentites/
[11] Wikipédia, 2025 : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Identité_de_genre_des_personnes_autistes
[12] L’Insoumission, 2025
[13] Médecine/Sciences, 2023 : https://www.medecinesciences.org/fr/articles/medsci/pdf/2023/01/msc220264.pdf
[14] CLE-Autistes : https://cle-autistes.fr/ne-te-mele-pas-de-choses-que-tu-ne-connais-pas/
[15] Transat : https://transat-asso.fr/permanence-daccueil-marseille/
[16] Trajectoires Jeunes Trans, 2025 : https://trajectoiresjeunestrans.fr/actualites/la-sante-mentale-des-jeunes-trans-ayant-beneficie-dune-transition-sociale-et-dun-acces-precoces-aux-soins-daffirmation-de-genre-est-normale-et-stable/
[17] L’Autisme Vaincra, 2016 : https://lautismevaincra.org/2016/10/la-plaie-des-faux-autistes-par-tsaag-valren/
[18] Reddit, 2024 : https://www.reddit.com/r/AutisticAdults/comments/1k70zy0/newfound_antiautism_in_the_media/
[19] Wikipédia : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mouvement_pour_les_droits_des_personnes_autistes
[20] Transat : https://transat-asso.fr/non-classe/lassociation/


Commentaires

  1. En quoi ça dérange des gens, que d'autres gens plus ouverts qu'eux, s'assument et refusent de continuer à souffrir ? C'est quoi ces jaloux, ces frustrés ?
    En quoi ça leur enlève des droits, en quoi ça change leur vie, que quelqu'un d'autre transitionne ou s'affiche ? Je crois que le danger, ce sont ces frustrés, à commencer par les TERF et les transphobes en général. Elles ont peur de quoi ? Qu'une femme soit plus belle qu'elles ?
    Et ces ignares qui veulent infantiliser encore plus les autistes, mais sérieux. Cœur sur vous les autistes, parce qu'avec des idiots comme ceux qui vous attaquent, on est pas sortis des ronces.

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  2. Pétition signée, article lu. Force aux concerné.es !

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  3. Décidément, les TSA sont stigmatisés de partout et dans tous leurs choix.
    Je hais ce monde. Qu'il change !

    RépondreSupprimer
  4. Le validisme, une plaie.

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