Le violentomètre autistique : briser le silence, nommer l’oppression, déclencher la riposte
C’est un outil discret. Un graphique. Quelques couleurs, des phrases simples. Et pourtant, c’est une bombe. Un pavé dans la mare du validisme ambiant. Le violentomètre autistique ne se contente pas d’alerter : il accuse. Il démasque. Il politise l’invisible.
Téléchargeable librement ici 👉 https://www.auto-therapie.fr/_files/ugd/569338_fed54694a1214b0ab031d3089cee9161.pdf
Un outil d’émancipation face à l’ordre neurotypique
Créé par le site Auto-Thérapie, avec la contribution de milliers de témoignages issus des communautés autistes francophones, le violentomètre autistique est bien plus qu’un support pédagogique. C’est un manifeste. Un outil de conscience de classe, si cette classe est celle des opprimé·es du neurovalidisme.
Parce qu’il faut bien comprendre ce qu’il fait : il met à nu les mécanismes de la domination exercée quotidiennement par une société façonnée par et pour les personnes neurotypiques.
Minimiser un diagnostic.
Forcer au contact visuel.
Empêcher de stimmer.
Infantiliser à l’âge adulte.
Douter systématiquement de la parole de la personne concernée. Pour tous ses choix de vie, y compris sa transidentité.
Pour aller plus loin : : https://lateamrobespierre.blogspot.com/2025/05/transidentite-et-autisme-cet.html?sc=1747394058154#c2715194506819288241
Chercher à la “normaliser” au lieu de l’accompagner.
Tout cela n’est pas anodin.
Ce sont des violences.
C’est une domination. Et c’est politique.
La France validiste : une société de la contrainte et de la norme
La France de Macron, des institutions normatives et des pseudo-inclusions sans moyens, continue de traiter le handicap, et notamment l’autisme, comme un “problème” à gérer, à normaliser, à rééduquer.
On ne cherche pas à adapter la société, on cherche à tordre les personnes pour les faire rentrer dans le moule.
Le violentomètre autistique crie l’urgence : ce que la société appelle “adaptation”, c’est souvent de la violence.
Ce que l’école sans moyens d'inclusion appelle “intégration”, c’est souvent de la souffrance.
Ce que la psychiatrie appelle “prise en charge”, c’est parfois de la maltraitance.
Et derrière les chiffres froids — 9 fois plus de risques de suicide chez les personnes autistes, sur-représentation dans les institutions, violences scolaires, taux de chômage à 80 % — il y a une mécanique d’écrasement. Un système. Un pouvoir.
Nommer les violences pour mieux les abattre
Le mérite du violentomètre, c’est de dire : « Voilà. Ce que tu ressens est réel. Ce que tu vis est violent. Tu n’es pas trop sensible, tu es opprimé·e. »
Il transforme le doute en colère, la solitude en prise de conscience collective. Il transforme la psychologisation en politisation.
Et surtout, il donne un langage commun pour l’entourage, les militant·es, les thérapeutes non-validistes : il rend la violence visible, dicible, partageable, dénonçable.
Un outil, mille combats : pour un violentomètre du handicap
Ce n’est qu’un début.
Car le validisme ne s’arrête pas à l’autisme. Il traverse tous les handicaps.
Il structure notre société. Il façonne les politiques publiques, les pratiques médicales, les représentations médiatiques. Il décide de qui a le droit de parler, d’aimer, de travailler, de se déplacer, de vivre tout court.
Il nous faut un violentomètre du handicap, tout court (1).
Un outil qui dise que refuser une aide technique, c’est de la violence. Que nier une douleur chronique, c’est de la violence. Que dire “tu fais semblant” ou “tu pourrais faire un effort”, c’est de la violence. Que cacher un enfant handicapé, que le priver d’école, que lui refuser l’amour, c’est de la violence.
Le handicap n’est pas une tragédie. La société validiste, elle, en est une.
Le validisme n’est pas une fatalité
Rien de durable ne se fera tant que nous ne casserons pas cette logique.
Tant que les personnes en situation de handicap ne seront pas au cœur de l’élaboration des lois, des politiques, des normes qui les concernent.
Tant qu’on continuera de parler “à leur place”, de gérer “leur problème”, de penser qu’elles doivent “se fondre dans la masse”.
Le violentomètre autistique est un outil de rupture. Un outil de lutte.
Il nous rappelle que la révolution à venir sera anti-validiste, ou ne sera pas.
À diffuser partout. À afficher dans les lieux publics. À brandir aux MDPH, dans les écoles, dans les hôpitaux.
À coller sur les murs des rectorats.
À opposer aux institutions qui prétendent aider tout en maltraitant.
Parce que la lutte commence par nommer ce que le pouvoir veut invisibiliser.
Ce que ce violentomètre dévoile, c’est la face cachée d’un système entier. Alors ne nous arrêtons pas là.
Organisons-nous. Mobilisons-nous. Pour en finir avec le validisme, partout.
Pour l’autonomie, la dignité, et la pleine citoyenneté.
(1) : Le violentomètre du validisme est en cours de réalisation par le collectif CHAUD. On vous tient informés !
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